Dopo le due uscite discografiche per Hortus dedicate a Brahms e a Schumann, Matteo Fossi si dedica ad un altro autore di cui ha eseguito in questi anni l’integrale cameristica: Franz Schubert. E lo fa in un originale e inedito percorso dall’unità al frammento.
Dal brano pianistico forse più “compatto” e monumentale di Schubert, la Wanderer-Fantasie op.15, si passa infatti a pezzi via via più frammentati (e tormentati): i tre meravigliosi Klavierstücke D 946, raccolti insieme da Brahms, forse dovevano rappresentare, in origine, il terzo ciclo di Improvvisi schubertiani; la Sonata D 840 consta soltanto di due movimenti, e rimase incompiuta; della Sonata D 571, infine, restano soltanto l’esposizione e un frammento di sviluppo del primo movimento. E’ come se Schubert, gradualmente, si richiudesse in se stesso.
"Poeta della tastiera, Matteo Fossi . L'ha dimostrato nei cd su Brahms e Schumann, lo conferma nell'ultimo, su Schubert, che ha addirittura la densità di un saggio. Infatti non gli basta mettere insieme una manciata di pezzi che portino in luce i suoi pregi: gusto, cura per il dettaglio, tocco. Intende anche sviluppare un percorso argomentativo [...] "
Gregorio Moppi, La Repubblica
"[...] Nella pagina più ampia come nei frammenti, la voce di Schubert rimane comunque, ci dice Fossi con la sua interpretazione, quella più intima: un dialogo con se stesso, fatto di introspezioni e fremiti di inquietudine. Niente di meglio, per comprenderla, che la delicatezza di sfumature, i toni raccolti, la chiarezza e la rotondità levigata del suono che qui ascoltiamo. E' uno Schubert tutto interiore. Pure visionario: come nel frammento D 571, scritto a soli venti anni, qui reso ansioso e moderno."
Francesco Ermini Polacci, Il Corriere Fiorentino
"[...] Il suono pastoso, timbrato, scuro. Un fraseggio quieto e senza scosse. Lo Schubert del fiorentino Matteo Fossi vive nella dimensione raccolta ed intima del salotto [...] E' uina scelta interpretativa forte, antidranmmatica ed antiteatrale. Lo rivelano subito i primi accordi della "Wanderer", con le mani che accarezzano la tastiera piuttosto che artigliarla, lo rivelano in generale gli stacchi di tempo, sempre moderati [...] In queste interpretazioni si avverte l'approccio di un fine camerista abituato a lavorare sui dettagli pensando sempre all'equilibrio dell'insieme [...] Tutto è quieto, ombroso e velato di tristezza in questo Schubert così rifinito nella forma e così profondo nella sostanza. Tutto è avvolto in un alone d'ombra, in particolare il movimento lento della "Wanderer" e le due Sonate, aliene d'ogni brillantezza digitale e da ogni edonismo sonoro. Con questo disco Matteo Fossi conferma di avere una sua propria voce, una sua identità sonora. Cosa rara, di questi tempi." Luca Segalla, Musica, Setembre 2017
"Fossi si muove con bravura e con un senso del fraseggio che tende a proiettare queste pagine più nel novero della musica assoluta, senza tempo, che nello spazio più limitativo di una ricerca filologica. Sullo stesso piano di eccellenza si collocano le letture delle due sonate incompiute e dei Klavierstücke D 946." Luca Chierici, Classic Voice, Febbraio 2017
"Pour son vingtième enregistrement discographique, Matteo Fossi, pianiste italien né à Florence en 1978, a choisi quatre œuvres de Franz Schubert qu'il place sous la rhétorique de l'unité et du fragment, vaste question philosophique sur la relation de la partie au tout. En musique, cela pose la question esthétique de la forme, mais la cohérence en art n'est elle pas essentiellement un point de vue à géométrie très variable?
Si le programme de ce cédé commence avec une pièce de forme dite libre, mais achevée, la célèbre et virtuose fantaisie en do majeur, de 1822, baptisée à la fin du siècle Wanderer-Fantasie, parce que l'Adagio réutilise le thème du Lied du même nom, les œuvres suivantes évoluent, du point de vue de la forme, vers le fragment, avec les trois quasi impromptus baptisés par Brahms, après la mort de Schubert Drei Klavierstücke, puis deux sonates inachevées, les deux premiers mouvements de celle en domajeur de 1825, et le seul premier mouvement de celle en fa♯ mineur de 1817.
Dans le livret Hélène Cao met également l'accent sur l'opposition entre le jaillissement musical quasi naturel des compositions de Franz Schubert, et à travers ses œuvres inachevées, la difficulté de l'affrontement de l'inspiration et du papier à musique, qui serait la caractéristique de la musique de Beethoven, mais pas de celle de Schubert.
Il reste que la cohérence musicale ne tient pas seulement à la forme, qui est avant tout l'art factice de faire varier et durer. Le « tout » n'est pas interne, organique, à un œuvre d'art, il est l'ensemble de l'œuvre d'un compositeur, des autres compositeurs de son époque, de quoi elle s'est distinguée d'avant et des autres, et quand on peut en juger : d'après. La cohérence musicale est un rapport à l'esthétique courante et au langage. Il peut donc s'entendre plus de cohérence et de fini dans une fantaisie, que dans une œuvre de grande envergure à l'esthétique déroutante. On peut parier que bien des mélomanes trouveront plus de finition et moins de fragmentation dans la fantaisie en ré mineur de Wolfgand Amadeus Mozart que dans la première sonate de Charles Ives ou une miniature d'Anton Webern, pourtant modèle de cohérence (théorique) musicale.
C'est un beau programme, qui n'a rien de fragmentaire, avec des pièces qui ne sont pas parmi les plus jouées en concert ou encédés. Contrairement à quelques pianistes, Matteo Fossi ne tente pas de compléter les sonates inachevées (surtout celle en do majeur). Cela se comprend dans le cadre rhétorique de ce cédé, qui va du tout au fragment (quand même pas mal achevé, comme le beau premier et unique mouvement de la sonate en fa♯ mineur, qui se termine... dans le sable). Mais on peut aussi le regretter. Ce pourrait être l'occasion pour les pianistes, non pas d'imaginer puérilement ce que Schubert aurait couché sur le papier, mais d'exprimer leur propre inspiration, voire leurs qualités d'improvisateurs." Jean-Marc Warszawski, Musicologie.org, 23 febbraio 2017
"Matteo Fossi a fait un choix original, celui de présenter des oeuvres de Schubert que le compositeur a eu du mal à écrire et qui sont partiellement inachevées, comportant même certaines faiblesses de composition. Cette mise à nu de Schubert confronté à certaines difficultés est au demeurant émouvante.
La recherche conduite par Fossi ainsi que certains musicologues, aboutit à la conclusion que Schubert est en quête d’un nouveau mode d’écriture, émancipé des influences croisées de Mozart, Haydn, Beethoven et même de Rossini, pour qui il était éperdu d’admiration, tout en cherchant sa propre voie.
L’interprétation de Matteo Rossi est extrêmement sensible, qui illustre bien la fragilité du compositeur que l’on comprend désormais mieux. Son évolution est perceptible: plus il avance, plus il est original, ce qui ne l’empêche pas de «recycler» certains thèmes. Du point de vue formel et structurel, Schubert joue manifestement entre la forme classique de la sonate et celle, plus libre, de la fantaisie et cette liberté lui inspire des créations nouvelles et originales.
La délicatesse du toucher de Matteo Rossi fait ressortir à merveille la subtilité des œuvres qu’il a choisi d’interpréter, ce qui vaut à l’auditeur une bonne heure de pur plaisir! Je retiendrai tout particulièrement sa vision des trois Klavierstücke, d’une exquise subtilité, que le pianiste restitue de manière limpide." Danielle Anex-Cabanis, Utmisol, Febbraio 2017